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  ▬ Nos contradictions en désaccord.

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MessageSujet: ▬ Nos contradictions en désaccord.    ▬ Nos contradictions en désaccord. EmptyMer 6 Mar - 14:18



Nos contradictions en désaccord.

La différence, celle qui dérange, une préférence, un état d'âme.

    Jamais un escalier ne lui avait semblé aussi insurmontable. Les quelques marches qu’elle se devait encore de gravir l’épuisaient déjà. Prête à rebrousser chemin au moindre petit prétexte, elle regarda autour d’elle dans l’espoir de trouver une opportunité pour fuir au plus vite ce qui l’attendait. A ce moment précis, elle aurait donné n’importe quoi pour que l’immense bâtiment qui se dressait devant elle ne fût en rien le palais d’Alice. Mais le plus malheureux dans cette histoire, c’est que c’était bel et bien le cas. Dans un énième soupir, elle termina son ascension, et maudit intérieurement l’ombre servile et maligne qui était la cause de sa présence ici.

    Le hall d’entrée paraissait contenir à lui seul toutes les technologies modernes de Krash. Les colonnes qui surplombaient l’ensemble s’élançaient gracieusement jusqu’au haut plafond, et les multiples panneaux qui gravitaient autour des quelques visiteurs présents, renforçaient cette impression de rigidité enveloppée dans un séduisant et clinquant emballage. C’était la première fois qu’elle pénétrait dans l’antre royale de la régente controversée, et elle dût bien admettre que tout respirait l’opulence subtile d’un univers futuriste et prometteur. On pouvait presque se voir dans le carrelage marbré du sol, et les murs étaient impeccables de propreté. Tout était soigné, étudié aux millimètres près. Malgré cela, malgré cette volonté perceptible d’en imposer, c’était réellement superbe. On était loin du secteur C, de ses allures de bidonvilles et de son dénuement féroce. Poussant son quarante septième soupir de la matinée, elle se dirigea rapidement vers l’accueil, pressée d’en venir au fait. Plus vite, elle réglerait ce qu’elle avait à faire, plus vite elle s’en irait. Elle s’annonça à une jeune-femme vêtue d’un tailleur irréprochable, et qui la regardant par-dessus les verres, probablement factices, de ses lunettes, lui jeta un coup d’œil prompt, avant de s’incliner et de lui prier de la suivre. Tandis qu’elle arrivait à la hauteur des bureaux administratifs, Blake put constater le nombre impressionnant d’employés au service d’Alice. Tout ce beau monde s’agitait avec empressement et précision dans les taches qui leurs étaient incombées, allant dans tous les sens, tapant frénétiquement sur leur clavier, ouvrant et fermant dossiers sur dossiers, le tout dans un silence tellement professionnel que c’en était troublant. C’était le chaos le plus ordonné et le plus discret qu’elle n’avait jamais vu. Elle se trouvait bien loin de sa petite librairie feutrée, paisible et vide de monde dans laquelle elle se plaisait particulièrement et où elle évoluait la plupart du temps. Pour le coup, elle en venait même à préférer l’atmosphère sordide mais explicite du marché noir. C’était beaucoup plus humain dans un premier temps, et beaucoup plus prévisible dans un second temps. Blake se frotta la nuque, se concentrant sur le dos de la personne qui marchait quelques pas devant elle. La secrétaire la mena jusqu’à un grand bureau fermé, assez à l’écart des autres mais plus personnel, et l’invita à s’asseoir sur l’un des fauteuils, avant de quitter la pièce dans un dernier sourire de circonstance. C’était de pire en pire. Les choses réglées à la minute près avaient tendance à jouer sur ses nerfs.

    Blake s’installa sur l’un des sièges, croisa ses jambes, et déposa sur ses genoux le sac qui ne l’avait jamais quitté depuis sa sortie du secteur b. A demi-ouvert, la jeune femme pouvait distinguer les reliures abimées des livres qu’il contenait. Elle n’aurait jamais pensé que ces ouvrages deviendraient une source d’ennui. Ces derniers peuplaient les rayons de sa librairie plus par hasard que par volonté de provoquer. La première fois qu’un membre de Krash lui en avait présenté un, elle avait plus accepté par curiosité qu’autre chose. Elle trouvait l’initiative intéressante, et elle en avait en plus l’exclusivité. Cependant, sa collection en venait à s’agrandir, et ces œuvres, écrites de la main même de certains membres de la communauté krashienne, portant sur les secteurs, sur la guerre animant la plateforme, sur les deux camps rivaux, sur le quotidien, sur les non-dits, intéressaient de plus en plus de monde, notamment les grandes instances. Néanmoins, la plupart étaient anonymes, ceux signés étant généralement peu susceptibles de porter préjudice à l’auteur. De plus, la jeune-femme se doutait fortement, notamment à travers les papiers utilisés, l’encre, le mode de pensée, que toute cette fameuse littérature ne provenait pas uniquement des bas fonds… Après tout, sous couvert d’anonymat, tout le monde se sent libre de s’exprimer et de vider son sac, et visiblement, le concept était porteur. Elle avait aussi conscience que son commerce, situé près des quais, loin des rues commerçantes, et particulièrement modeste et discret, attirait aussi du fait qu’il s’agissait d’un lieu retenant peu l’attention. Elle n’ignorait pas non plus que sa personnalité ombrageuse et son sens inexistant de l’amabilité propre d’un commerçant, jouait aussi un rôle dans tout cela. Bien qu’elle gardait pour elle-même les ouvrages les plus amènent de poser problème, il s’était avéré, surtout grâce au bouche à oreille, que cela marchait bien, tellement bien même que la dernière personne qu’elle avait eu au bout du fil se trouvait être l’ombre la plus proche et la plus loyale de la reine, Zack en personne. Ça, c’était le début des emmerdes.

    Elle avait décliné les premières invitations, avait trouvé toutes les excuses possibles, mais rien n’y faisait. Elle lui avait proposé que ce soit lui qui vienne, mais il ne pouvait pas quitter le château. Il avait fini par s’impatienter, elle avait fini par s’énerver. Cela avait duré plusieurs jours, débouchant toujours sur des joutes verbales téléphoniques qui finissaient par un Thor raccroché furieusement. Cependant, lors de son dernier appel, il avait touché la corde sensible ; si elle ne lui faisait pas « l’honneur » de venir au palais, il s’arrangerait pour que tout le monde sache qu’elle jouait sur les deux tableaux, et que la neutralité qui lui tenait tant à cœur, ainsi que sa précieuse tranquillité, risquait de partir en morceaux. Elle lui avait répondu d’aller se faire voir, qu’elle viendrait vers 14 heures. Il lui avait répondu que 10 heures, c’était mieux. Elle lui avait rétorqué un « même pas un rêve » cinglant et avait raccroché. Trois heures plus tard, un coursier du palais était venu la trouver et lui avait tendu une missive. Ponctuant la réception du courrier par une remarque sarcastique sur l’aspect démodé du domestique, elle finit par énoncer un chapelet d’injures qui feraient rougir un camionneur russe quand elle eut terminé de lire la lettre ; le rendez-vous était désormais fixé à 7 heures.

    Après s'être remémorée leurs précédents échanges, elle entendit la porte du bureau s'ouvrir. Pas de chance, il était pas mort entretemps.
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