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 Odette Odile Ode ♦ O₂

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O₂
CALL ME; [ O₂ ]

■ MESSAGES : 16
■ AVATAR : Morgiana ♦ Magi: the labyrinth of magic
■ DON : Voleuse
■ ALIGNEMENT : Partisan
■ RUBIS : 85

Odette Odile Ode ♦ O₂ Empty
MessageSujet: Odette Odile Ode ♦ O₂   Odette Odile Ode ♦ O₂ EmptyDim 21 Avr - 21:24


ODETTE ODILE
feat; morgiana ♛ magi : the labyrinth of magic

anciens noms ─ Anna Guelia Armin âge ─ 19 ans nationalité ─ Russo-Iranienne sexualité ─ Dans le placard, fermé à double tour alignement ─ Partisane secteur ─ A & B métier ─ Danseuse étoile free ou premium ─ Premium dans krash depuis ─ 3 mois
## in my head ##
SHOJO GIRL Quand tu regardes O₂, qu’est-ce que tu vois ? Est-ce que tu vois une beauté renversante aux proportions parfaites ? Une belle jeune femme avec ce je-ne-sais-quoi dans le regard qui fait battre ton cœur ? Ou encore peut être ce style décalé, un peu marginal, mais qui à elle lui va si bien ? Non, rien de tout ça. Odette est juste normale. C’est une jolie fille, tout le monde s’accorde à le dire, mais elle n’a rien qui sorte vraiment de l’ordinaire. Un visage fin avec de grands yeux rougeoyants, une chevelure courte et rouge, mais soigneusement ordonnée et lissée chaque matin. O₂ ne sort jamais sans s’être mis un peu de crème sur le bout du nez, ni avoir passé cinq fois son peigne dans ses cheveux. Elle se brosse soigneusement les dents pour qu’elles gardent leur blancheur et lorsqu’elle déjeune avec quelqu’un elle fait attention à rien avoir de coincé entre elles avant de sourire. Elle a un sourire très doux, Ode. Des lèvres qui s’étirent lentement et les yeux qui se plissent avec tendresse, comme les mamans dans les films américains. Un peu comme si elle était déjà l’épouse parfaite, femme au foyer et mère attentionnée, alors que sa vingtaine n’a pas encore sonnée.
Dans sa tenue vestimentaire aussi elle est très soignée. Elle porte des tenues simples mais élégantes, à base de jupes fluides et de pulls pastels assez près du corps pour mettre joliment en valeur sa petite poitrine et en même temps pas assez pour être osés. Ses pantalons n’ont pas un seul faux-plis, sauf ceux qui sont faits pour en avoir, et elle possède une paire de chaussure ainsi qu’un sac à main assortis pour chaque tenue. Le soleil joue sur sa peau dorée qu’elle a héritée de son père, iranien, et fait ressortir la braise de ses yeux en contraste avec le noir de ses cils. On devine à peine sa souplesse irréelle, qu’elle tient de centaines d’heures d’étirements, car elle évite les mouvements extravagants qui pourraient la dévoiler. Quand elle bouge des joncs en argent cliquètent agréablement à son poignet et la lumière fait briller le rubis discret qu’elle porte à l’annulaire droit.
Odile est vraiment l’élégance et la bienséance incarnée, elle parait aussi lisse et douce qu’une héroïne de fiction. Oui, aussi banale et sans saveur qu’une héroïne de shojo. Car si il y a bien une chose que l’on se dit en la regardant, c’est que des filles comme elle, il y en a des milliers. Alors oui elle est mignonne, oui elle est féminine, oui c’est la belle-fille idéale, mais non elle ne se distingue personne. Qui voudrait d’une poupée pareille ? Quand on la regarde, avec ses mimiques et son sourire sans tâche, on a l’impression de regarder une mannequin dans un magazine Laredoute. On se dit que c’est sympa, mais on tourne vite la page.
En fait, il n’y a qu’un seul fait un peu à part chez O₂. Elle ne marche pas, elle flotte. Quand on la regarde attentivement, on peut remarquer cette façon spéciale qu’elle a de marcher. Toujours avec application, presque sur la pointe des pieds, comme si elle avait peur d’abimer le sol. Elle flotte. Elle est aérienne dans tous ses mouvements. Gracieuse. Quand elle tend le bras, quand elle penche la tête sur le côté, quand elle s’attache les cheveux, quand elle refait son lacet. Ses mouvements en sont presque musicaux. Sans doute dû à la danse classique, qu’elle pratique depuis toujours. Lorsqu’elle est sur scène, elle rayonne comme jamais. La façade tombe et les émotions pleuvent sur son visage halé. Lorsqu’elle est sur scène, elle est acclamée et aimée comme jamais. Alors peut être que, dans la vie de tous les jours, un peu de cette grâce ressort-elle dans ses gestes du quotidien. Mais c’est là sa seule et unique distinction. Et encore, il faut la regarder avec attention pour le voir. Alors que la plupart du temps, les gens ne lui accordent pas plus de quelques secondes.

TO BE OR NOT TO BE Avec une apparence aussi lisse, le contenu de son mental semble évident à deviner non ? C’est un bazar total. L’esprit d’ O₂ est un véritable pot-pourri de contradictions en tous genre, aussi difficiles à contenir qu’à exprimer, créant en elle cet instabilité caractéristique des gens prêts à exploser à tout moment. A croire que chacune de ses cellules se bat contre sa voisine, que tous ses neurones sont en désaccords permanents. Ode ne sait jamais ce qu’elle doit faire. Veut faire. Peut faire. Croit faire. Ode se bat contre elle-même.
C’est sans doute là l’aspect le plus important et le plus intéressant de sa personnalité. Odile est en perpétuel affrontement avec son intérieur. Elle refoule tout, de ses envies les plus bégnines à celles irrépressibles qui vous prennent au corps et ne vous lâchent plus. Tout chez elle n’est que contrôle, si bien que ça s’en ressent sur sa personnalité. Depuis qu’elle est enfant, O₂ a toujours vécu dans un environnement, certes aimant, mais aussi d’une rigueur et d’un strict rare. Elle a été élevée avec soin et des préceptes précis lui ont été inculqués. Sa mère lui a appris le comportement de la femme avec toutes ses facettes et ses subtilités, et c’est à elle qu’Odette pense chaque matin en se regardant dans le miroir. Qu’aurait-elle fait à ma place ? Soit jolie ma fille, soit mignonne et soit sage. Soit heureuse, aurait-elle préféré entendre. Son père lui, lui a enseigné la rigueur et l’assiduité au travail. C’est lui qui l’a initiée à la danse classique alors qu’elle était encore en couche culotte, lui qui lui faisait faire des pointes chaque soir avant de manger et des étirements avant de se mettre au lit. C’est lui qui a sculpté ce corps qu’elle habite, c’est lui qui a fait d’elle cette étoile qu’elle est devenue. Mais c’est aussi lui qui l’a brisée, alors qu’elle atteignait son sommet. Involontairement, mais il l’a brisée. O₂ n’aime pas penser à ses parents, ça lui donne l’impression d’être encore plus indécise qu’à l’habitude. Est-ce qu’elle les aime ou est-ce qu’elle les hait ? Elle n’arrivera sans doute jamais à le savoir.
Oui, Ode se combat. Et pourtant, ce n’est pas les tentations qui manquent. Elle aimerait tellement prendre ce milkshake à la fraise et le verser tout entier dans le décolleté de cette pimbêche assise au soleil. Ou tirer le string panthère de cette femme distinguée, au bar. Demander à la directrice de l’opéra si elle est née avec un balai dans le cul ou si c’est plus tard qu’il s’est invité dans son rectum. Oh oui, Odile adorerait être une gamine. Faire des batailles d’oreiller, se déguiser et sortir habillée comme ça dans la rue, dessiner sur les murs se bourrer la gueule devant les flics. Mais voilà, déjà, elle ne tient absolument pas l’alcool et ne se souvient jamais de ce qu’elle a fait, ensuite elle serait incapable de tout ça. Elle aussi a un manche en bois dans l’arrière-train. Pourtant, ce n’est pas si difficile, il suffit juste d’un peu se laisser aller, comme elle le fait parfois en trainant en short-soutif toute la journée dans son appartement mal rangé. Il suffit de dire les choses exactement comme elles viennent et non de les remâcher trois fois avant de les dire, de les sortir comme elles sont : crues, sales et pas soigneusement pesées et dosées. Ses propres bonnes manières la dégoutent. O₂ voudrait être comme toutes ces filles tumultueuses et imprévisibles : différente.
Mais tout ceci n’est qu’une petite partie du dilemme. Car Odette en est bourrée. Même si la couleur de son vernis ou son absence de franchise la font réfléchir, d’autres sujets plus graves mettent sens dessus-dessous son petit monde interne. Ils tiennent en deux mots : Alice et Amour. Détrompez-vous, les deux ne sont pas liés.
Alice, et Krash en général, posent en effet un grand problème à O₂. Un problème de conscience. Ode adore Krash, elle aime ce monde, cette vie et elle voudrait y rester à tout jamais. Retourner dans la réalité ? Hors de question. Elle ne veut pas redevenir cette fille brisée qu’elle était, elle veut rester la O₂ souriante, pétillante, la O₂ qui aime la vie. La O₂ qui flotte quand elle marche. Et elle serait prête à tout pour ça. Mais voilà, malgré sa candeur et la détermination avec laquelle elle se voile la face, elle n’est pas dupe : son Krash adoré est loin d’être un monde parfait. C’est même tout le contraire. Les inégalités y sont présentes partout, la discrimination y est chose courante, les assassinats politiques sont foison. Et tout ça, à cause d’Alice. Odette le sait. Elle sait que c’est mal et qu’il faut que ça cesse, elle sait qu’obliger les gens à rester ici n’est pas normal et que tuer des gens par facilité ne l’est pas non plus. Mais Odile sait aussi que si Alice tombe, alors ce sera terminé. Krash tombera avec elle et le monde de ses rêves cessera d’exister à jamais. Et ça elle ne le veut pas. O₂ veut rester ici. Son sens de la justice et son égoïsme se livrent une féroce bataille en elle et si pour l’instant le second l’emporte elle ne sait pas ce que demain lui réserve. Sa culpabilité grandie avec le temps, sa peur aussi. Plus que la peur du lendemain, c’est la peur d’elle-même qui la tient éveillée la nuit. Jusqu’où serait-elle prête à aller pour son propre bonheur ? Pourrait-elle sacrifier ses amis, ses proches, en les livrant aux gardes d’Alice si jamais ils conspiraient ? Et après un acte de trahison aussi ignoble, pourrait-elle encore se regarder dans le miroir ? Dormir sans cauchemar ? Serait-elle vraiment heureuse en sachant que ce bonheur c’est au prix de sangs amis qu’elle l’a obtenu ? Elle n’en sait rien. Et c’est ce doute qui l’effraie tant.
Mais heureusement, elle n’a personne à qui elle tient au point d’hésiter entre lui et Krash. Personne. Et c’est là son deuxième dilemme, un dilemme ancré autant dans sa chair que dans son âme. Ode aime les femmes. Depuis toujours, elle ne se souvient pas une époque où elle ne les a pas aimées, leurs préférant les garçons. Elle n’a toujours vu qu’elles. Et pourtant, Ode est homophobe. Elevée dans la morale la plus stricte, comme il se doit dans sa famille, l’homosexualité a toujours été pour elle objet de honte et de dégout. C’est anormal. C’est contre-nature. Une femme c’est fait pour aller avec un homme et pas une autre femme. Si encore les homosexuels restaient loin d’elle, ça irait. Elle pourrait sourire, elle pourrait les tolérer comme disent certains, tant qu’ils font leurs affaires discrètement, dans leur coin. Mais voilà, l’homosexualité était en elle. Dans chacun des battements de son cœur lorsque ses yeux croisaient ceux d’une jolie fille, dans chaque cellule rougissante de ses joues dans les vestiaires, dans tous les papillons qui folâtraient dans son ventre lorsqu’une demoiselle lui souriait, dans le feu qui habitait son intimité la nuit. Et à cause de ça, à cause d’elle-même, elle ne pouvait pas tolérer. Car, oui, O₂ a horreur d’elle-même. Et si elle a honte de ce qu’elle est, alors comment eux, les autres, ceux qui s’assument, comment peuvent-ils oser se pavaner fièrement devant elle ? Dans la rue ? En public ? C’est scandaleux, c’est affreux, c’est dégoutant.
Voilà, Odile est frustrée. Odette est jalouse du monde entier. Ode est homophobe. Mais il ne faut pas trop lui en vouloir pour ça, il faut plutôt la plaindre. Car même si elle est blessante, même si elle fait exprès de vous faire du mal, il ne faut jamais oublier que l’être qu’elle déteste par-dessus tous les autres, c’est elle-même.
## powerful ##
VOLEUSE O₂ n’a pas de pouvoir. Pendant longtemps, c’est ce qu’elle pensait en tout cas. Elle a eu beau entrer dans le jeu avec la version payante, aucun don du ciel ne lui est tombé entre les mains. Et c’est pas faute de chercher. Elle a tout essayé, mais rien de trop dangereux non plus, mais rien. Douce jeune fille dans ce monde virtuel de guerre permanente, sans pouvoir, ni arme, ni objet. Rien. Juste un petit lapin effrayé que n’importe quel chasseur peut cueillir. C’est ainsi qu’elle s’est définie pendant de longs mois. D’abord terrifiée, elle a vite réalisé que personne ne s’en rendrait jamais compte et s’est doucement calmée, jusqu’au point de l’oublier. Jusqu’à ce que son don se rappelle à elle.
« Voleuse ! Voleuse ! Rends le moi je te dis ! Rends le moiiiiiiiiiiiiii ! »
Elle s’est enfuie en courant, exactement comme un petit lapin apeuré. Elle a couru jusqu’à se réfugier à double tour dans son appartement, en sécurité. Et là elle a commencé à faire léviter la table basse au-dessus du sol.

Odette n’a pas de pouvoir à elle. Odette vole celui des autres. A chaque fois qu’elle embrasse quelqu’un elle lui vole son don. Entièrement et complètement, l’autre n’en a plus une miette. Et le seul moyen pour lui de retrouver son don si précieux, c’est d’embrasser Odette à nouveau. Et ainsi de suite. Un nombre de baisers impair : Ode acquiert un nouveau don. Un nombre pair : rien ne change. Ce pouvoir ne s’applique pas qu’aux Premiums puisqu’elle peut également s’approprier l’arme d’un Free par ce procédé. Mais les Ombres ne sont pas touchées, sans doute parce qu’ils font partie intégrante du jeu. Enfin, tout ceci relève de la théorie. Car, malheureusement pour elle et heureusement pour Krash, la vie sentimentale d’Odile est aussi plate qu’inexistante. Elle n’a volé que très rarement des dons et elle les a tous rendus. Sauf le premier. Parce qu’elle ne savait pas ce qu’il lui arrivait, ni pourquoi, ni comment faire. Et c’est ainsi qu’elle a découvert un autre aspect de son pouvoir : elle ne conserve le don que si son utilisateur d’origine est en vie. S’il meurt, le don disparait avec lui. Ainsi, aujourd’hui, O₂ n’a aucun don en sa possession.
## & story ##
CURSE PRINCESS Anna n'a jamais vu l'Iran. Tout ce qu'elle en sait elle l'a appris par son père, les reportages à la télévision, les manuels d'histoire et les cartes postales. Elle aurait aimé la voir pourtant, mais le destin en a voulu autrement. En Russie elle est née, en Russie elle a vécu. La Russie et son éternel manteau blanc, immaculé, sur lequel elle fait tellement tache. Elle n'a jamais vu l'Iran, pourtant c'est tout ce que les gens voient quand elle marche dans la rue. Ils voient sa peau couleur d'été, ils voient ses cheveux noirs comme les mustangs du désert, ils voient ses yeux sombres comme un conte des mille et une nuits. Mais comment est-elle arrivée là, petit pain d'épice dans un pays de brioches ? Ce n'est pas son histoire à elle qu'il faut écouter pour le savoir, c'est celle de monsieur Armin.

Monsieur Armin est né et a grandi en Iran, contrairement à sa fille. Là bas il faisait partie d'une famille modeste mais a l'esprit très occidental. En effet, depuis sa plus tendre enfance, monsieur Armin n'avait qu'une passion : la danse. Et plus précisément la danse de ballet. Rien de très viril ni de très bien vu pour un homme, autant le dire. Mais il a eu la chance d'être soutenu par ses parents, de bout en bout, si bien qu'à force d'années d'effort il finit par atteindre le sommet de son art. Tant et si bien que l'un des plus remarquables ballets du monde le contacta : le ballet de Moscou. Autant dire qu'il n'a pas laissé filer cette occasion en or. Sans connaître la langue, il s'envola pour la Russie où il apprit à communiquer sur le tas. Heureusement, comme de nombreux grands ballets, celui-ci comptait également son nombre d'étrangers si bien que l'anglais s'avéra la langue la plus utile à savoir. Monsieur Armin a donc continué à exercer son art de longues années, parcourant le monde de spectacle en spectacle, jusqu'à ce qu'il se fasse trop vieux et que son corps se rappelle à lui. Mais entre temps, il avait fait une heureuse rencontre. Celle de madame Armin. Russe d'origine, elle faisait partie de l'orchestre qui accompagnait le ballet dans ses représentations, et s'était rapprochée de monsieur au cours des nombreux voyages qu'ils avaient fait ensemble. Si bien que quand il raccrocha son tablier pour enseigner à la nouvelle génération elle en fit de même et c'est dans ce contexte post-gloire qu'arriva la petite Anna Guelia Armin. Le physique de son père dans le pays de sa mère. Petite fille brune dans un pays blanc.

Autant vous dire qu'elle savait à peine marcher quand son père commença à lui enseigner les bases. Il ne lui demanda pas son avis, personne ne le lui demanda jamais. Elle était fille de danseur, elle serait forcément danseuse. Elle irait plus loin que son père n'était jamais allé, elle deviendrait une étoile respectée et admirée de tous. Ses rêves à elle ? Quels rêves ? À trois ans on rêve de ce qu'on va manger au goûter, on accepte donc avec facilité ceux que nous imposent les autres. Peut être que si, à l'époque, on lui avait laissé le temps de grandir, si on lui avait laissé le choix, sans doute que sa vie aurait été différente. Mais on ne le lui a pas laissé. La danse est donc devenue sa vie.

Elle faisait des étirements le matin, avant d'aller en cours. Elle faisait des pointes le soir, en revenant des cours. Elle passait ses journées entières à s'entraîner, les week-ends. Danser, danser, danser. Elle ne faisait que ça. La vie d'Anna n'était réduite qu'à ce simple mot. Son père était un professeur strict, exigeant et sans aucun doute hors-pair. Sa mère était tout aussi stricte et exigeante, mais dans d'autres domaines de la vie quotidienne comme le savoir-vivre et la bienséance. À eux deux, ils formaient la paire parfaite pour créer une fille parfaite. Du moins selon leur point de vue.

Certains diraient que sa vie était un paradis douillet. D'autres un enfer ardent. La vérité est plus mitigée, c'était une cage dorée. Une cage dans laquelle, jours après jours, Anna apprenait à faire l'oiseau. Car, pour son plus grand bonheur, elle aimait danser. Ce n'était pas pour faire plaisir à son père qu'elle faisait tout ces efforts, ce n'était pas pour faire plaisir à sa mère, c'était pour elle. Elle aime danser. Elle aime quand ses mouvements se transforment en musique, quand ses bras se changent en ailes, quand le sol disparaît sous ses pieds pour ne laisser que de l'air, quand la grâce l'habite, quand les larmes lui montent aux yeux, quand elle n'est plus maître de son corps, quand elle est la danse. C'est à la fois sa prison et sa liberté. C'est ce qu'elle est. Et ça vaut bien tous les enfers du monde.

Malheureusement, tout ne tient qu'à un fil. Une vie entière d'efforts, dédiée à ce seul art, à cet unique instant où elle pourrait enfin monter sur la scène de l'opéra en tant qu'étoile et interpréter Odette, à cette seconde de silence avant que le public ne se déverse en applaudissements triomphants. Sans jamais se distraire, sans jamais arrêter de travailler, sans jamais s'écarter de son régime, sans jamais oublier sa bonne conduite, sans jamais céder à ses pulsions de jeunesse, à ses envies de liberté, de fièvre et chair. Sans jamais toucher une femme. Dix-neuf ans de labeur pour ça. Dix-neuf ans qu'une minute a suffit à balayer.

Anna était dans la voiture, son père conduisait. Elle était stressée et excitée à la fois : elle avait rendez-vous avec la directrice du conservatoire. Son père l'était encore plus qu'elle, comme si c'était lui qui allait accéder à une brillante carrière et non elle. Depuis le temps, Anna avait compris et accepté que son père vive par procuration à travers elle, tant qu'il ne sabotait pas ses projets. Si elle savait ce qui l'attendait. Monsieur Armin était pressé, trop pressé, impatient. Au lieu de ralentir il accéléra à un feu orange, passant en trombe sous les klaxons des autres automobilistes. Il tourna la tête pour les insulter en farsi. Il tourna la tête. Si bien qu'il ne vit pas à temps la plaque de verglas. La voiture dérapa, bien trop rapide pour être maîtrisée et alla finalement s'immobiliser violemment contre un lampadaire. La porte était enfoncée, l'accident bénin. La jambe d'Anna était fracturée.

Elle n'était pas immobilisée, couchée à jamais dans un lit d’hôpital. Elle n'était pas condamnée à passer le reste de sa vie en fauteuil roulant. Elle n'allait même pas boiter. Et pourtant, elle était brisée. Comme un oiseau en plein envol dont l'aile se casse, Anna fit une chute terrible. Tous ses rêves, tous ses projets d'avenir, envolés. Elle ne serait jamais une étoile. Sa jambe le lui interdisait désormais. Elle était condamnée à devenir une simple professeur de danse classique, comme son père. Son père d'ailleurs, qu'elle haïssait plus que tout et qui se haïssait lui-même plus encore. Qui venait de ruiner sa vie entière. Elle ne lui pardonnerait jamais.

Anna devint le fantôme d'elle-même. Jusqu'ici la danse l'avait aidée à tenir, la danse lui avait donné une raison de se battre, de supporter la vie étouffante qu'elle menait. Mais désormais, qu'avait-elle pour lui donner envie de se lever le matin ? Rien. Alors elle ne se levait pas. Elle errait toute la journée dans la maison, se traînant de son lit au canapé, du canapé au micro-onde, de la télévision à l'ordinateur, du frigo au lit. Elle était d'ailleurs dans son lit, l'ordinateur sur les genoux, quand le spam apparut. Krash. Encore un jeu en ligne où elle allait dépenser l'argent de son père – sans que celui-ci ne dise rien, comme si ça allait racheter ce qu'il avait fait – avant de se lasser et de l'abandonner. Mais bon, au moins il l'occuperait quelques temps. Sans réelle conviction, elle cliqua.

Pseudo :
Hum, que mettre ? Peut être Odette, comme cette princesse maudite dont elle rêvait tant de danser le pas de deux ? Ou Odile, sa jumelle noire ? Les deux lui plaisaient, elle ne savait pas laquelle prendre. Finalement, Anna décida de ne pas choisir. Elle allait combiner les deux, tout simplement. Odette et Odile. O₂.

Ode entra dans le jeu et oublia qui elle était. Aussitôt, un poids énorme s'envola de ses épaules. Elle n'avait jamais réalisé qu'il était là auparavant. Comment un simple nom et deux pauvres prénoms pouvaient peser autant ? Sans doute qu'y était ajouté le poids de ceux de ses parents et de tous leurs ancêtres. Légère, elle se sentait légère. Puis elle fit un pas et alors elle se mis à flotter. Sa jambe. Sa jambe était intacte. Elle n'était plus brisée. O₂ ne savait pas dans quel monde merveilleux elle venait d'arriver mais elle pris alors une décision qui allait la marquer à jamais. Celle de ne plus jamais le quitter.
## behind the screen ##
prénom ou pseudo ─ Batman ♥️
comment as tu découvert Krash ─ Batmobile, Deady & Ruru
inventé ou prédéfini ? ─ Nan, c'est du fait-maison
double compte ? ─ Indeed
parrainé ? ─ Do you want some rubis Invité ? 8D
un dernier mot ─ shooting star


Dernière édition par O₂ le Lun 22 Avr - 22:47, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Odette Odile Ode ♦ O₂   Odette Odile Ode ♦ O₂ EmptyLun 22 Avr - 15:19


    JE TE HAIS. (♥️♥️♥️♥️♥️♥️♥️♥️♥️♥️♥️♥️[...]♥️♥️♥️♥️♥️♥️♥️♥️)
    Je te dis pas bienvenue.
    batman
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MessageSujet: Re: Odette Odile Ode ♦ O₂   Odette Odile Ode ♦ O₂ EmptyLun 22 Avr - 23:29


Moi aussi je t'aime RAM ♥


et j'ai fini ♥
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MessageSujet: Re: Odette Odile Ode ♦ O₂   Odette Odile Ode ♦ O₂ EmptyMar 23 Avr - 8:19


BIENVENUE O₂!
Bonjour bonjour et rebienvenue, love!

Alors, j'ai rien à redire, tout est parfait - et puis, je t'ai déjà dit ce que je pensais de ta fiche hier donc voilà quoi ♥ J'aime, et je te valide. Tu connais la chanson donc pas besoin de te dire quoi faire.
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MessageSujet: Re: Odette Odile Ode ♦ O₂   Odette Odile Ode ♦ O₂ Empty


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