What keeps the planet spinning – Harmo

What keeps the planet spinning

Une plaque antigravité dans les bras, je ne sais pas si je dois être contente ou déçue de ma nuit. Certes, je ramène une pièce détachée rarement trouvable à l'unité, mais je ne rapporte que ça. Je devine que Mercedes sera ravi de toute façon. Même les mains vides il aurait été content. Il est bientôt trois heures du matin, je ferais mieux de rentrer. J'attache la plaque sur l'arrière du speed avec une grossière corde épaisse. J'ai hâte de rentrer et de me coucher. Je suis crevée, je manque de sommeil et je n'arrive même plus à dormir correctement, quand je trouve le temps de m'allonger.

J'enfile des lunettes de protection, j'attrape une bouteille d'eau dans la besace en cuir qui repose contre ma hanche, bois une gorgée, deux. Je vais traverser le désert, quand même. Certes, une dizaine de minutes tout au plus, mais je n'oublie pas que des imprévus peuvent arriver à chaque instant.

À ce moment, je ne savais pas à quel point j'allais avoir raison.

Je fais gronder le landspeeder et puis je détale. Je ne regarde pas vraiment la route, il n'y a rien que du sable à perte de vue, et je connais mon chemin. Je conduis presque à l'aveugle, laisse mon corps et ses réflexes diriger et me concentre sur le paysage, sur les côtés, derrière, ce qui se reflète sur l'unique rétroviseur.

Un grand flash m'aveugle. Il ne vient pas de devant, je ne regardais même pas. Non, il vient de derrière, la lumière s'est réfléchie à l'intérieur de la glace du rétroviseur, agressant mes pupilles violemment. Je n'ai pas l'habitude d'être dérangée lorsque je fouille le circuit. C'est d'ailleurs ce que j'aime, la solitude que l'heure plus que tardive apporte.

Le landspeeder est tombé sur le côté, coinçant par là ma jambe droite. Je la sens encore, et bien que la douleur soit insupportable, je devine qu'aucun os n'est brisé. Pour le moment. Et cette lumière brutale ne me dit rien de bon.

“À l'aide?”

Je ne vois pas bien qui pourrait venir me porter secours, au beau milieu de la nuit, dans le désert, à... deux heures, quarante-sept minutes.

Le feu crépitait doucement dans le silence nocturne, blottie dans une couverture non loin Harmony faisait tourner un morceau de bois dans sa main. Il était tard, très tard même, mais elle n'avait pas sommeil. Le désert était anormalement silencieux. Lui qui, habituellement, débordait de vie une fois la nuit venue, semblait aussi vide qu'au soleil à midi. Bizarre. Elle faisait tourner et retourner le bois, avant de finalement sortir un couteau et commencer à sculpter dedans. Si elle ne pouvait pas dormir, au moins pouvait-elle s'occuper autrement.

Une explosion lumineuse la fit se dresser brusquement, lâchant bois et couteau pour empoigner Henri et viser le lointain. Se cachant les yeux derrière son bras, un drôle de sentiment s'empara d'Harmony. La peur. Ça faisait si longtemps qu'elle n'avait pas eu peur. Ni une ni deux, sans accorder la moindre attention à son instinct de survie qui lui disait de fuir à toutes jambes, la jeune femme jeta du sable sur son feu, récupéra ses affaires et fila dans la direction de la déflagration. C'était anormal. Elle devait aller voir. Non seulement pour sa curiosité personnelle mais aussi pour la sécurité des habitants. Après tout, elle avait beau y être entrée plus ou moins de force, elle faisait bel et bien partie du Conseil des sept. Et le secteur C, c'était sa responsabilité.

Le landspeed est couché sur le côté, son moteur fait un bruit d'enfer dans le silence ambiant. À pas feutrés, Harmony s'en approche lentement. Des couinements douloureux s'en échappent, de toute évidence son conducteur est coincé dessous.

« Ça va ? »

Henri attaché dans le dos, elle pousse de toutes ses forces pour remettre l'engin d'aplomb. Finalement elle tend une main secourable au conducteur qui s'avère être une conductrice. Ce qu'elle fait là à une heure pareille ? Aucune idée et c'est bien le dernier des soucis de Harmony.

« C'était quoi cette lumière ? C'est à cause de toi ou .. ? »

Juste quand je commence à croire que je vais passer la nuit sous le speeder et que le désert finira par me cuire au matin, le Destin fait en sorte que ça se passe autrement. Et le Destin n'est autre qu'Harmony, membre du Conseil. Ironie. Alors elle vit réellement dans le désert, comme ça. Heureusement, bon sang ! J'attrape la main tendue. Je pose mon genou endolori sur le sable. Mon short recouvre en partie une large entaille qui s'arrête à la mi-cuisse. Merde.

“Ça va pas trop, non, en fait.”

Je n'ai pas si mal. Mais j'ai tout un tas de peurs stupides. Mon esprit est spammé d'images d'infections, d'amputations, de gangrénations. Pire, je dois être pathétique. Je fouille dans ma besace de quoi me soigner – du moins, quelque chose qui arrêtera le saignement. Évidemment, je me balade pas avec des pansements, tellement useless. Bon, il ne me reste plus qu'à déchirer quelque chose que je porte. C'est toujours comme ça qu'on fait, habituellement, non ?

J'arrache une bande de mon tee-shirt, de toute façon déjà troué et sale. Il est suffisamment long pour que ça ne choque pas. J'enroule le tissu – c'est horrible il doit être habité par des milliers de microbes – autour de ma cuisse, et j'essaie de serrer le plus fort possible, malgré la douleur. Je plisse les paupières.

Maintenant que je suis nettement plus présentable, et plus décente, je prends la peine de répondre à Harmony.

“Pas du tout ! Ça vient de bien plus loin, derrière. Tu l'as vue, toi aussi ? La lumière ? C'était impressionnant. Qu'est-ce que ça peut être ?”

Après tout, si quelqu'un devait en savoir plus que moi, c'était forcément un membre du Conseil. Et Harmony, vivant dans le désert, devait être un témoin privilégié. Au moins, je n'étais plus seule.

« Ça va pas trop, non, en fait. »

Rien d'étonnant à ça, elle venait de se faire écraser par son propre landspeed. Sa question était stupide. Harmony regarda l'inconnue se confectionner un bandage improvisé avec un t-shirt sale et... un t-shirt sale. Elle aurait pu l'aider, lui fournir le matériel médical que contenait sa besace, mais elle n'en fit rien. Méfiance. Comme toujours, la jeune femme était méfiante. Elle ne connaissait pas cette conductrice et n'était même pas sûre qu'elle ne soit pas à l'origine du flash lumineux qu'elle venait de voir. D'abord la cerner, ensuite, éventuellement, la soigner.

« Pas du tout ! Ça vient de bien plus loin, derrière. Tu l'as vue, toi aussi ? La lumière ? C'était impressionnant. Qu'est-ce que ça peut être ? »

Harmony la fixe sans rien dire une seconde, puis deux, puis trois, avec ce regard glacial qui est le sien. Finalement, au bout d'une dizaine de secondes, elle décide qu'elle dit la vérité et se détourne pour fixer la zone qu'elle lui a indiqué. Quelque chose de trame. Quelque chose de mauvais. Elle a un très très mauvais pré-sentiment.

« Oui je l'ai vue et j'ai foutrement aucune idée de ce que ça peut bien être. Et personne ne m'a contactée pour me le dire. »

Elle jette un coup d’œil à son bracelet mais aucune message ne clignote. Elle est seule sur ce coup là. Seule avec une fille inconnue et blessée. Il va falloir qu'elle aille voir ce qui se passe là bas. Harmony sort une bouteille d'eau de son sac et la lance à sa compagne.

« Rince ta plaie avant de la bander, elle doit être plein de sable. Et tient, de l'alcool pour nettoyer le tout. Sert bien le bandage, il faut que ça tienne. Je suis Harmony et toi ? »

J'attrape la bouteille d'eau. Je la pose sur le sable, juste à côté. Je retire délicatement le bandage de fortune, et je serre les dents tant la plaie me pique. J'ouvre la bouteille d'eau, et verse le liquide sur la plaie. Je plisse les yeux. Mon Dieu. Quand à l'alcool, je préfère en déposer sur le tee-shirt. Ça le désinfecte et ça fera sans doute moins mal lorsque je le poserai sur ma peau. Erreur. J'ai envie de hurler, mais hors de question de passer pour une chochotte. Je rends ses affaires à Harmony – je savais déjà comment elle s'appelait, c'est une sorte de légende.

“Merci. Je suis Oblivion.”

Je me relève tant bien que mal. Je repose tout le poids de mon corps sur ma jambe gauche. Je me sens nettement mieux, c'est vrai. Le soin n'a dure que quelques minutes, mais j'ai le pressentiment que le temps nous est compté, désormais. Le flash lumineux a modifié quelque chose, à l'intérieur même de Krash, c'est certain.

J'en suis encore à me demander si c'est positif, ou négatif. Oui, je suis un peu naïve.

“Si tu n'as aucune information, ça ne peut être que mauvais signe ?”

Intérieurement, j’attends qu'elle me réconforte, qu'elle dise que ce n'est pas forcément le cas, mais je sais viscéralement que je fonde beaucoup trop d'espoirs. Ma blessure devrait m'alerter. Tout ceci n'est pas un présage de bon augure.

“Tu comptes aller voir de plus près ?”

Si c'est le cas, je ne suis pas certaine de vouloir la suivre.

Oblivion. Drôle de nom. Enfin, elle en avait vu d'autres. Oblivion donc termina ses soins de fortune avant de rendre ses affaires à Harmony qui les rangea soigneusement dans son sac. Sait-on jamais, ça pourrait s'avérer utile. Bizarrement, cette lumière ne lui disait rien de bon. S'éloignant brièvement de sa compagne, elle essaya de percer l'horizon dans la direction du flash lumineux. Mais rien ne bougeait.

« Si tu n'as aucune information, ça ne peut être que mauvais signe ?

Harmony continua de scruter le paysage et c'est sans se détourner qu'elle répondit.

_ Ça veut dire que personne n'est au courant de rien pour l'instant. Il est trop tôt pour se prononcer sur la nature de ce signe.
_ Tu comptes aller voir de plus près ?
_ Ouais.

Retournant vers Oblivion, elle s'arrêta face à elle pour terminer cette discussion les yeux dans les yeux.

_ Puisqu'on sait rien de ce truc, c'est à moi d'aller voir ce que c'est. Toi tu devrais repartir sur ton landspeed et montrer ta blessure à quelqu'un. »

Et sans un mot de plus, Harmony s'élança vers sa mission.

Je devrais repartir de mon côté, comme ça ? Laisser Harmony partir vers la source du flash et y trouver quoi ? Et si elle trouvait quelque chose de révolutionnaire, qui permettrait de faire tomber Alice et ses partisans ? Elle récupérerait toute la gloire, l'honneur, le prestige. Je n'ignore pas que je suis en train de penser à l'accompagner pour de mauvaises raisons, mais c'est plus fort que moi. Et, finalement, j'en suis presque ravie : je goûte à l'humanité ; l'humanité avec ses défauts, l'humanité avec ses faiblesses.

Je lance un regard à mon landspeeder, mon bon vieux landspeeder, plus tout jeune mais encore en bon état. Puis, je fixe le dos d'Harmony, sa silhouette qui s'éloigne. J'oublie que ça peut être dangereux. De toute façon, peu importe. Mon landspeeder est débridé, et peu de choses peuvent aller plus vite. Je deviens un peu inconsciente, je sens l'adrénaline monter et se précipiter dans mes veines, le sang y coule plus vite.

J'attrape le poignet d'Harmony, la force à se retourner.

“Monte”, je dis en désignant mon landspeeder.

J'arrive à peine à y croire : je vais partir en mission avec Harmony. Je me revois encore à mes débuts dans la Rébellion, où je n'avais pas vraiment ma place, pas vraiment de poste attitré. Et aujourd'hui, alors que je suis toujours dans le no man's land de la Rébellion, me voilà qui propose à Harmony de faire le taxi. Incroyable.

Harmony la jauge un instant du regard. Monter avec elle ? C'est une idée. Mais celle de devoir se trimbaler cette fille qu'elle connaît à peine l'enchante moins. Solitaire dans l'âme, c'est seule qu'elle est la plus efficace. Néanmoins, un landspeed peut toujours s'avérer utile, en cas de fuite notamment. Elle n'aime pas envisager cette option, mais elle ne sait pas ce qui les attend, il vaut donc mieux ne pas l'écarter. Finalement, après un hochement de tête sec, elle grimpa sur l'engin derrière elle.

Elles fonçaient à toute allure dans le désert... désert. Rien de bien étonnant vu le bruit qu'elles faisaient. Debout derrière Oblivion, Harmony scrutait l'horizon en lui donnant parfois de courte indication pour se décaler d'un côté ou de l'autre, mais rien de vraiment intéressant. Ce flash, d'où pouvait-il bien venir ? Aucune habitation ne se trouvait dans le coin, rien d'électrique, était-ce Krash en personne qui avait beugué ? Plus le temps passait, plus elle se faisait du soucis. Soudain, un clignotement lumineux attira son attention sur son bracelet T.H.O.R. Lestat. Putain, toute cette histoire puait la merde.

« Arrête-toi. »

Pendant que le landspeed ralentissait et s'immobilisait, Harmony parcouru les quelques lignes du message. Une goutte de sueur froide lui coula le long de la nuque. La jeune femme sauta au sol puis s'adressa à sa compagne.

« Barre-toi d'ici le plus vite possible. Ce flash c'était un très très mauvais signe. »

Je regarde Harmony, perplexe. Si elle a changé d'avis – à propos de me laisser aller avec elle –, c'est à cause de ce qu'elle a reçu sur son bracelet T.H.O.R. Je garde les mains serrées sur le guidon du landspeeder. Le temps que l'information monte jusqu'à mon cerveau, il peut s'écouler une dizaine de minutes.

C'est très long, une dizaine de minutes.

Enfin, je tourne mon visage vers Harmony, debout sur la sable, descendue de mon landspeeder. Dilemme. J'ai envie de fuir, évidemment. Mais je me sens mal à l'idée de laisser Harmony – peu importe la personne, en fait – seule, alors que je sais maintenant que la chose la plus positive qui pourrait arriver, c'est qu'Harmony ne rencontre pas ce qu'il y a près du flash.

Comment est-ce que je peux accepter de partir comme une lâche quand elle ne le fait pas ?

“C'est Alice ?”

Je démarre le landspeeder et retire mes pieds du sable.

Seulement, ma machine n'est plus la plus bruyante du désert, et même : son bruit n'est plus l'unique bruit du paysage. Je fixe l'horizon, droit devant. Une masse gigantesque, sombre et translucide. Ce n'est pas Alice, mais Alice ne fait jamais le sale boulot, elle le délègue toujours. Elle aurait très bien pu le faire faire par ce type de... chose terrifiante et qui glace le sang.

J'attrape Harmony par le bras, et, dotée d'une force que je ne me connais pas, je la pousse vers le landspeeder, à l'arrière.

“Tu fuis avec moi. De près, tu n'arriveras à rien, ce truc est immense !”

Le regard insistant d'Oblivion pèse sur sa nuque. Au bout de quelques minutes, Harmony se décide à se retourner et le lui rendre. La jeune femme semble pensive. Comme si elle se demandait ce qui se passe, quoi faire. Alors qu'il n'y a rien à réfléchir. Elle lui a dit de partir, alors pourquoi elle n'obéit pas ? Franchement, c'est quoi ces gens qui s'obstinent à ne pas suivre les directions qu'elle donne. Si elle les donne c'est pour une bonne raison ! Qu'elle est obstinée, ça devient saoulant.

« C'est Alice ? »

Harmo la jauge quelques secondes. Le ton semble assez clair. Oblivion n'est pas une partisane. C'est pas plus mal, en y repensant. Au moins elle n'aura pas à trop se méfier d'elle. Quoique.

« Non, c'est Krash. Un bug. Alice y est pour rien, personne ne pourrait souhaiter un truc pareil. »

Le landspeed redémarre et sa conductrice la saisi brusquement par le bras. Instinctivement, Harmo attrape Henri mais se retient d'en faire plus. Que cette fille qu'elle connaît à peine ose faire ça est bien une preuve de sa grande imprudence. Elle aurait pu y perdre une main, voire la vie. Mais ce n'est pas le moment pour ça.

« Tu fuis avec moi. De près, tu n'arriveras à rien, ce truc est immense ! »

Effectivement, la chose est énorme. Mais c'est pas la taille qui allait l'arrêter. En entrant dans le Conseil elle avait adopté tous les devoirs qui aillaient avec. Se jeter dans la gueule du loup en fait partie.

« Fuis si tu veux, moi je dois y aller. Si j'y vais pas, qui ira hein ? »

Sans doute pas le pauvre habitant du secteur C qui se terre dans son bidonville en priant que ça passe.

J'ai vu sa main attraper son arme dans son dos. Harmony est sur ses gardes. Elle sait se défendre. Mais et si ces choses là-bas étaient différentes de tout ce qu'on connaît ? C'est sûr, l'ennemi, Alice, est comme nous. Il suffit à Harmony de lui tirer dessus, et Alice n'est plus.

Sauf que si tuer quelqu'un est difficile, tuer quelque chose dont on ne connaît rien l'est encore plus. Et si ces choses ne craignaient pas les balles d'Harmony ?

Je ne sais pas. Je ne sais plus. J'éloigne ma main d'Harmony. Je fixe une dernière fois l'horizon et ce qui nous menace. Car oui, désormais, c'est bien une menace, Harmony en a reçu la confirmation. Je ne suis pas si courageuse, je ne suis pas si forte.

En fait, je suis une vraie lâcheuse, je préfère sauver ma peau dans la plupart des cas.

“Si j'y vais pas, qui ira hein ?”

Personne. Pas moi, en tout cas. Pas la Oblivion formatée pour se cacher, pour rester discrète, à l'abri. Harmony est parfaite pour ces choses-là. Pas moi.

Mais j'ai d'autres qualités. Un répertoire garni de mécaniciens aux biceps développés.

“Je te laisse ici, mais je ne fuis pas, Harmony. Je vais chercher de l'aide. Des gens plus adaptés à ce genre de situation que moi.”

J'ouvre encore la bouche, la referme. Enfin, je me décide.

“Le Conseil te laisse seule ?”

Oblivion retira sa main. Bien, c’est ce qu’il y avait de plus prudent à faire. En retour, Harmony lâcha la crosse de Henri et reprit une posture moins menaçante. Même si, quoiqu’elle fasse, tout chez elle et dans son air buté l’était. La rousse semblait hésiter, encore.

« Je te laisse ici, mais je ne fuis pas, Harmony. Je vais chercher de l'aide. Des gens plus adaptés à ce genre de situation que moi. »

Elle ne put s’empêcher de penser que ça ne servirait à rien. Quel genre d’aide utile pourrait-elle lui apporter alors qu’elles ne savaient même pas ce qui l’attendait ? Ce qui ressemblait à un sourire se dessina sur son visage couvert de la poussière du désert. Après tout, pourquoi pas, qu’elle aille chercher des secours. Au pire, c’était une bonne excuse pour l’éloigner du champ de bataille. Harmony hocha sèchement la tête pour lui signifier son accord. Nouvelle hésitation de sa compagne.

« Le Conseil te laisse seule ? »

Que de questions. Tu es bien curieuse jeune fille.

« Oui. »

Oui ils la laissaient seule, parce que c’est ainsi qu’elle avait toujours été. Ainsi qu’elle était le plus efficace. Que c’est ainsi que ça fonctionne dans le Conseil. Que même à sept, on est toujours seul.

« Le désert est mon terrain. Eux ils ont la ville. Chacun fait ce qu’il peut où il peut. »

Pourquoi avoir tenté de la rassurer comme ça ? Oh, peu importe. Après lui avoir vaguement indiqué la route biaisée qu’elle allait prendre pour approcher de la chose – afin qu’elle puisse la retrouver quand elle reviendrait avec les renforts – Harmony s’en alla sans se retourner. Elle fit passer Henri dans ses mains, prête à l’action.

Spoiler:

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